Le 12 juin 2023, lors d'une visite dans l'Aude pour soutenir les opposants à un projet de golf, la députée écologiste Sandrine Rousseau a été prise à partie par des vignerons en colère. L'un d'eux, un viticulteur de 65 ans, lui a lancé : « Va faire la soupe, salope ! »
Ce vendredi 28 mars 2025, le tribunal correctionnel de Carcassonne a examiné cette affaire. Le viticulteur, poursuivi pour « outrage à personne chargée d'une mission de service public », a exprimé des remords à la barre, déclarant : « Ce n'est pas des choses à dire. Ce n'est pas bien. Je présente mes excuses à Madame Rousseau, si elle veut bien les accepter. » Il a expliqué que sa fatigue due à de longues journées de travail avait altéré son comportement.
La procureure Géraldine Labialle a requis une amende de 3 000 euros, dont 2 000 avec sursis, soulignant que les propos tenus étaient « empreints d'un sexisme et d'une misogynie décomplexés ». Le jugement a été mis en délibéré au 16 mai prochain.
Cette affaire a suscité des réactions contrastées. Devant le tribunal, deux rassemblements ont eu lieu : d'un côté, des soutiens de Sandrine Rousseau dénonçant les insultes misogynes, de l'autre, des viticulteurs venus appuyer leur collègue, affirmant que ce dernier n'était « pas du tout un sexiste ».
Cet incident reflète les tensions existantes entre certaines figures politiques et le monde agricole, notamment sur des sujets sensibles tels que l'utilisation des pesticides et les projets d'aménagement du territoire. Il met également en lumière les défis liés au respect du débat démocratique et à la place des femmes dans l'espace public.
