
Le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Besançon a organisé deux journées de sensibilisation, les 11 et 12 juin 2025, pour alerter sur une affection encore trop méconnue : l’échinococcose alvéolaire. Une maladie rare mais bien implantée en Franche-Comté, où elle représente 40 % des cas français.
Peu connue du grand public, l’échinococcose alvéolaire – souvent surnommée la maladie du renard – est un parasite qui peut rester silencieux pendant des années. Lorsqu’il se manifeste, il est souvent trop tard : les organes, notamment le foie, peuvent déjà être gravement atteints.
Au CHU de Besançon, des spécialistes du Centre National de Référence des Échinococcoses ont animé ces journées d’information. Objectif : expliquer les voies de contamination, présenter les dernières avancées médicales et diffuser les gestes simples de prévention.
Des témoignages poignants
Parmi les intervenants, Jeannine Saintot-Bouillard, membre d’une association dédiée à la recherche sur cette maladie, a partagé son expérience :
"On a découvert que j’étais malade alors que j’étais en Afrique. Aucun symptôme, rien. Et pourtant, le parasite était là depuis l’enfance. J’ai été opérée ici à Besançon il y a 40 ans, et je suis toujours suivie."
Sabine Lacroix, quant à elle, témoigne au nom de sa fille :
"Elle avait juste mal au ventre. On a d’abord cru à une appendicite. Après des examens, on a découvert que c’était cette fameuse maladie. Elle n’avait pas mal, elle ne se plaignait pas."
Une transmission insidieuse
Le parasite se transmet par les déjections des renards. Fruits des bois, pissenlits, herbes sauvages peuvent en être les vecteurs si consommés sans lavage préalable.
"J’ai grandi à la campagne, à cueillir des fraises sauvages", se souvient Jeannine. "C’est peut-être là que tout a commencé."
Le danger ne se limite plus aux zones rurales. Avec la prolifération des renards jusque dans les villes, la prévention devient urgente pour tous, même pour ceux vivant loin des champs.
Un centre d’expertise reconnu
Le CHU de Besançon est une référence nationale en matière d’échinococcose. Depuis plus de 40 ans, il concentre des savoirs médicaux uniques sur cette pathologie. Grâce à ce savoir-faire, des actions d’information sont régulièrement menées auprès du public : expositions, conférences, rencontres avec des experts.
"Le plus important, c’est d’informer. Beaucoup ignorent que le renard peut transmettre une maladie grave. C’est là que nous intervenons", conclut Jeannine.