Un loup gris a été retrouvé mort en mars dernier à La Celle-les-Bordes, en lisière de la forêt de Rambouillet (Yvelines). Si l’affaire n’a fait que peu de bruit dans un premier temps, elle est relancée ces derniers jours après la révélation de nouveaux éléments, dont la possible implication d’une arme à feu. Une enquête est en cours.

Une deuxième autopsie à l’origine de la relance de l’enquête

Contrairement à ce qu’ont affirmé plusieurs médias, ce n’est pas une association qui a permis de détecter la présence de fragments métalliques dans le corps de l’animal. C’est bien l’Office français de la biodiversité (OFB) qui a sollicité une seconde nécropsie, à la suite d’un doute émis par la vétérinaire ayant pratiqué le premier examen.

« Au terme de ce premier examen, effectué dans un cabinet vétérinaire à la demande du parquet de Versailles, les fragments métalliques n’avaient pas été évoqués », précise Laurent Nuñez, chef du service départemental de l’OFB dans les Yvelines, dans les colonnes du Parisien. « Sur la radio, elle (la vétérinaire) a aperçu des points brillants et nous a fait part de ses interrogations. C’est nous qui avons sollicité une deuxième autopsie, et non pas une association, comme nous avons pu le lire dans la presse. »

Un tir désormais envisagé, sans certitude sur les circonstances

L’analyse de cette seconde autopsie révèle effectivement la présence de fragments métalliques, qui orientent les enquêteurs vers l’hypothèse d’un tir. L’OFB n’écarte pas un acte de braconnage. Le loup, espèce protégée en France, ne peut être abattu que dans des cas très encadrés par la réglementation, notamment en cas d’attaque avérée sur des troupeaux, ce qui ne semble pas être le cas ici.

Une expertise balistique a été demandée pour identifier la nature du projectile et, potentiellement, l’arme utilisée. Toutefois, les enquêteurs reconnaissent que la tâche s’annonce complexe. « Le chemin sera long avant de retrouver la trace du tireur. Si tant est qu’on le retrouve », confie une source proche du dossier.

Un contexte sensible autour du retour du loup en Île-de-France

La présence du loup en Île-de-France reste marginale mais réelle, avec quelques individus détectés sporadiquement dans les Yvelines et en Seine-et-Marne. Ce retour naturel, lié à l’extension progressive des populations venues des Alpes, suscite autant de fascination que de crispations, notamment chez certains acteurs du monde rural.

Le parquet de Versailles poursuit actuellement l’enquête pour « destruction d’espèce protégée ». Aucune interpellation n’a encore eu lieu.