Les sangliers ne craignent plus les clôtures. À Saint-Malo-de-Beignon, dans le Morbihan, ces visiteurs encombrants se font de plus en plus présents, quitte à s’aventurer jusque dans les zones résidentielles. Jardins retournés, pelouses labourées, routes traversées à toute allure : la cohabitation devient difficile. Face à la multiplication des incidents, la commune a décidé d’agir.

Samedi 1er novembre, la société de chasse Saint-Raoul / Saint-Malo-de-Beignon a mené une battue de régulation à la demande de la municipalité. Une opération particulière, puisque les tireurs interviendront à proximité immédiate des habitations et du camp militaire voisin. Une configuration rare qui impose un cadre strict et un respect absolu des consignes de sécurité.

Une inquiétude grandissante dans le bourg

« Les sangliers se rapprochent dangereusement du centre », alerte Marie-Hélène Herry, la maire de la commune. Les habitants, eux, n’en peuvent plus. Chaque semaine, de nouveaux témoignages font état de potagers dévastés ou de terrains éventrés au petit matin.

Mais le danger dépasse le simple désagrément matériel. Sur l’avenue Maréchal Gouvion Saint-Cyr, un axe très fréquenté, les traversées de sangliers et de chevreuils sont désormais quotidiennes. Le risque de collision est devenu bien réel, poussant la mairie à solliciter le monde cynégétique pour une action rapide.

Des chasseurs mobilisés et encadrés

Les chasseurs locaux interviendront sous un contrôle strict. L’opération sera balisée, sécurisée et conduite selon un protocole précis. La maire a tenu à rassurer la population : « Nos chasseurs sont formés, responsables et connaissent parfaitement le territoire. Ils agissent pour la sécurité de tous. »

Face à certaines critiques venues de milieux anti-chasse, l’élue a également rappelé que les actions de régulation sont une nécessité, et non un loisir :

« On oublie souvent que ces hommes et femmes œuvrent bénévolement pour éviter des accidents, protéger les cultures et rétablir un équilibre. »

Un rôle de terrain salué

Pour Marie-Hélène Herry, cette battue est avant tout un acte de prévention et de bon sens rural. En s’impliquant aux côtés des élus, les chasseurs assurent une mission de service public essentielle : celle de garantir la sécurité et l’équilibre de la faune sauvage.

Dans un Morbihan où les sangliers n’ont plus peur de s’aventurer au pas des portes, la battue de samedi s’annonce comme une opération attendue et scrutée de près.