L’ACCA de Talizat dans le Cantal a récemment perdu trois chiens de chasse, probablement contaminés par la maladie d’Aujeszky, une infection virale redoutée des veneurs et chasseurs de sanglier. Un drame qui rappelle que cette maladie, bien que connue, circule encore activement dans certaines populations de suidés sauvages.
Voici un point complet sur la situation, les risques et les bons réflexes à adopter.
Des signalements inquiétants dans le Cantal et ailleurs
Ces derniers mois, plusieurs fédérations départementales de chasseurs ont diffusé des alertes après des mortalités suspectes de chiens ayant participé à des battues. Outre le Cantal, des cas ont été évoqués en Creuse, en Côte-d’Or ou encore dans certaines zones du Massif central, confirmant que le virus reste présent dans les populations de sangliers.
Si la maladie ne représente aucun danger pour l’homme, elle demeure un risque majeur pour les chiens de chasse. Ils sont exposés lorsqu’ils participent aux battues, en particulier lorsqu’ils manipulent, mordent ou consomment des viscères de sangliers infectés. Le retour récent de cas mortels rappelle que la vigilance doit rester maximale, même dans des zones où l’on pensait le risque réduit.
Qu’est-ce que la maladie d’Aujeszky ?
Causée par le Suid Herpesvirus 1 (virus de l’herpès porcin), cette maladie affecte principalement les porcs et sangliers mais est généralement mortelle chez le chien. La contamination résulte le plus souvent de l’ingestion de viande, de sang, de viscères ou même par le simple léchage de plaies sur un sanglier abattu et infecté.
Les signes cliniques chez le chien sont essentiellement des troubles nerveux :
- Agitation et anxiété ;
- Convulsions ;
- Hypersalivation ;
- Démangeaisons intenses (prurit cervico-facial) ;
- Paralysie progressive.
L’évolution est foudroyante : elle est souvent fatale pour l’animal en 24 à 48 heures. Il n’existe malheureusement aucun traitement curatif. Le seul moyen d’éviter la maladie est donc de prévenir l’exposition au virus.
À lire aussi : Peste Porcine : alerte rouge en Catalogne, l'armée mobilisée aux portes de la France
Préconisations pratiques : la maîtrise avant tout
Pour réduire au maximum les risques de contamination, il convient d’éviter absolument toute ingestion de suidés sauvages. Ne jamais laisser les chiens consommer abats, viscères, sang ou restes de carcasses de sanglier.
C'est ici que l'équipement joue un rôle crucial. Une fois le gibier tiré, le rappel ne suffit pas toujours face à l'excitation de la meute.
Sur France-Chasse.com, nous vous conseillons d'attacher vos chiens dès la fin de l'action. Privilégiez l'usage de Laisses en Biothane. Pourquoi le Biothane ? Contrairement au cuir ou à la corde qui absorbent le sang et les virus (difficiles à nettoyer), cette matière lisse se désinfecte d'un coup d'éponge virucide avant de remonter le chien en voiture. C'est un geste barrière essentiel pour ne pas contaminer le chenil au retour.
Rappel sanitaire : Les restes de venaison doivent être ramassés puis éliminés selon les règles sanitaires en vigueur.