Une offensive idéologique contre les ESOD
Dans la région Grand Est, un collectif de soixante-huit associations écologistes a adressé une lettre commune aux dix préfets ainsi qu’au ministère de la Transition écologique. Leur objectif est clair : demander le retrait du renard roux et d’autres petits prédateurs autochtones de la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts pour la période 2026 à 2029.
Cette démarche suscite une vive réaction dans le monde rural, chez les chasseurs mais aussi parmi les agriculteurs et les gestionnaires de terrain. Beaucoup y voient une vision théorique de la nature, très éloignée de la réalité quotidienne.
Est-ce que vous avez lu cet article ? À la loupe : Les lunettes Element Optics Helix HD
Des arguments qui ignorent les réalités du terrain
Les signataires affirment s’appuyer sur une approche scientifique. Pourtant, le renard demeure un prédateur efficace dont l’impact n’est plus à démontrer. Ses effets sont particulièrement visibles au printemps, lorsque les nichées de perdrix, de faisans ou de lièvres sont les plus vulnérables.
Ces prédations, lorsqu'elles s’accumulent, réduisent fortement les efforts entrepris depuis des années pour maintenir ou rétablir certaines populations. Réguler le renard ne signifie pas le supprimer, mais conserver un équilibre dans des milieux agricoles et naturels déjà fragilisés.
Quand la gestion locale se heurte au militantisme
De plus en plus souvent, les arrêtés préfectoraux sont contestés devant les tribunaux au nom d’une nature idéalisée. Cette judiciarisation systématique bloque la gestion de terrain et complique le travail des acteurs locaux.
Pour beaucoup de ruraux, cette stratégie repose sur des principes idéologiques qui ignorent les connaissances empiriques et les enjeux de biodiversité liés à la prédation excessive.
Le faux argument du territoire « automatiquement remplacé »
Les opposants avancent fréquemment qu’un renard éliminé serait immédiatement remplacé par un autre. Si l’espèce est effectivement territoriale, cela ne signifie pas que la régulation est inutile. Réduire la densité globale permet de diminuer la pression exercée sur les espèces sensibles.
La capacité d’accueil d’un territoire n’est pas illimitée. La dynamique des populations dépend du milieu, de la nourriture disponible et de la gestion effectuée par l’humain. Laisser faire sans intervenir n’a rien de naturel dans des espaces déjà très anthropisés.
Gérer pour protéger
Retirer le renard de la liste ESOD reviendrait à abandonner un outil essentiel de gestion. À l’inverse, une régulation encadrée et raisonnée contribue à maintenir un équilibre entre les espèces, à protéger les élevages, la petite faune et les efforts engagés depuis des décennies pour préserver la biodiversité.
Sur le terrain, la gestion n’est pas une option mais une responsabilité. Sans intervention, les déséquilibres s’accentuent et les conséquences se font sentir sur l’ensemble du territoire.